La Boxe: Etre un souffle dans le vent

Ce n'est pas le temps des explications.

Pas de pauses, pas d'arrêt, mais une mise en mouvement continue, progressive, dans l'espoir d'acquérir le rythme. Coordonner ses gestes, se fondre dans le mouvement devenu naturel, esquiver, se placer, frapper.

        

 La Boxe est un sport noble, tout d'adresse, d'agilité. Comme dans les autres sports de combats, la force ne vient qu'en dernier. La force seule ne tiendrait pas longtemps, serait inefficace.

         On ne frappe pas avec ses poings, ni avec ses muscles mais avec tout le corps, dans l'anticipation de ce que fera l'adversaire. Il faut un corps affuté, redevenu instinctif, joueur et sûr de lui. Dans la fatique, dans l'essouflement, apprendre à danser sur un gouffre, conserver sa garde, lâcher ses coups en préservant cette fluidité qui empêche de se perdre, de se livrer à l'adversaire.

         La boxe est souffle, endurance, mobilité. C'est le déplacement incessant, de droite, de gauche. Apprendre à rompre en retrait, passer sur le côté, cadrer son adversaire. C'est un combat d'ombres, de leurres. Ne jamais être immobile, refuser d'être une cible, de supporter les coups.

        Dans la simplicité de son lexique, la boxe ouvre une variation infinie de combinaisons, d'applications. Ce sont des phrases qui s'enchainent, des enchaînements que l'on tente, en variant le tempo pour prendre l'ascendant, ne pas laisser l'autre s'installer, dérouler sa partition.

        Esquiver, se protéger, frapper à bon escient, tenir, esquiver encore, la boxe éduque le corps et l'esprit. Etre un souffle dans le vent.

        Freddy Saïd Skouma, vice-champion du monde des super-welters, double champion d'Europe, boxeur mythique des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, mène la danse. Son exigence, l'acuité de son regard, l'autorité de ses gestes donnent le ton et maintiennent la cadence.

        Maître Arbus a décidé de lui confier ce cours dans le but de porter plus loin la section "boxe anglaise". Il retrouve la boxe telle qu'elle doit être. Il observe attentivement les progrès, assure la transmission auprès de ses élèves.

        Ce n'est pas le moment des explications, pas de pauses, pas d'arrêts, il faut se couler dans le mouvement, être un souffle dans le vent... 

F.V.