...la Confrérie du Carambar

Ce n'est pas que nous soyons des Judokas très forts, ni que nous revenions converts de victoires des compétitions du Dimanche. Notre meilleure arme, c'est la persévérance: "Maître, quel est le but de l'entraînement?" et le Maître zen a répondu "Le but de l'entraînement, c'est l'entraînement!" La conquéte du coffre aux Carambars n'est d'ailleurs pas à la portée du premier venu, elle ne va pas sans risques: allez voir nos avertissements  ci-dessous!

Roger Arbus devant le coffre

Le tout est de rester soi même.

Un bon échauffement entre 2 buts permet de bien commencer, à condition d'être discret avec les vitres de Marie-Noël. Sur le tapis, avec pas mal d'énergie, le résultat n'est pas garanti mais déjà bien avancé. On peut même s'exercer à lancer quelques Kiaï, avec prudence quand même, les jours où le Maître entraîne son poignet à la canne. De toute façon, il y a toujours des partenaires à la hauteur, je veux dire du bon poids pour vérifier si on pourrait faire plus fort et avoir l'occasion de montrer qu'on y croit. Toujours attaquer, ne pas attendre sans bouger, au Judo, il faut aider son partenaire à tomber.

Le vestiaire est largement protégé des visiteurs chaussés, car le tapis occupe tout l'espace. Le plus délicat, c'est la sortie. C'est là que tout se joue côté Carambar, avant, c'est quand même exceptionnel. Les plus jeunes pensent que le succès est facile, mais cela demande de la souplesse pour rester élégant, comme au Judo. La boîte à Carambars (à Malabars pour ceux qui s'y croient) est une simple boîte en fer, d'aspect innocent. Elle est défendue par une solide armoire forte, mais qui est toujours ouverte, sauf quand Marie-Noël perd la clé. La meilleure méthode, d'après mon expérience, est d'aborder la question carrément en demandant un Carambar au Maître et en le saluant droit dans les yeux; c'est rare qu'il refuse; deux, oui, mais un: il faudrait vraiment avoir été mauvais, et à condition d'avoir bien suivi depuis le début du cours la méthode que j'ai décrite...

Naturellement, il y a les contre exemples: une ceinture noire prétend que, dès que le Maître s'aperçoit que l'on peut faire mieux, il ne laisse plus de répit: reproches, comparaisons avec la Grand mère du Maître, et finalement: hésitation sur les Carambars! C'est là qu'il n'y a pas de justice.

 Avec le Judo, on apprend à être philosophe, et entre nous, vider la boîte de Carambars, ça reste un défi à long terme!

                                                                                                                         Pris sur le fait   par AT