Pim pam poum, la Boxe aux dix mille possibles sautillants

Un recherche par force brute de la démonstration donne une complexité exponentielle à un algorithme, nous le savons.   Je pensais que la boxe utilisait une simple table de décision dite 'des 36 chandelles', mais l'affaire semble plus subtile, lisez plutôt ! (le porteur de clé  A.T.)



Préférez vous la boxe des maths ou les bosses de la boxe ? A vous de juger.


Avec vingt quatre lettres en elles-mêmes insignifiantes, il est possible d’écrire la Recherche du Temps perdu et d’embrasser le monde dans un livre. Avec seulement trois coups, nous rejouons des épopées. Et la variété de la boxe n’a rien à envier à la littérature française. La preuve ? La voici.


Nous ne disposons que de trois coups, portés au dessus de la ceinture avec la face antérieure du poing : direct, crochet, uppercut.


C’est simple, c’est pas compliqué.


Jusque là, tout le monde suit sans peine. Mais très vite les choses se compliquent et ces quelques axiomes de départ vont peu à peu former un monde autonome en mouvement : nos trois coups se distribuent selon quatre directions (pour simplifier) : droite/gauche/devant/derrière. Ce qui fait donc à chaque fois douze possibilités. De plus, il existe quatre cibles principales (là encore pour simplifier) : foie, menton, nez, tempes. Ce qui nous fait quarante-huit possibilités à chaque coup. A quoi s’ajoute les différents types de frappes : légère et rapide, lourde et appuyée ou foudroyante. Nous sommes à cent quarante quatre possibilités à chaque coup. Si, si.


Et nous n’avons encore qu’un quart de la boxe. En effet, nous n’avons pas parlé des esquives, essentielles, nécessaires (elles sont comme l’ombre des frappes et valent plus qu’une assurance-vie). Elles seules permettent de tenir plus de trois secondes sur nos jambes. Pour faire court, nous distinguerons huit esquives : très courts mouvement de tête, à droite et à gauche ; avancée pivotante de la tête, à droite et à gauche ; petite rotation du haut du buste, à droite et à gauche ; grande rotation du buste, à droite et à gauche. Là encore dans les quatre directions. Cela fait donc quatre mille six cent huit possibilité à chaque coup.


Mais nous n’en sommes qu’à la moitié, car la boxe ne se pratique pas seul : l’adversaire dispose de la même palette ! Nous avons donc neuf mille deux cent seize possibilités qui se rencontrent en sautillant à chaque coup !


Et naturellement, l’assaut est une pluie de coups enchaînés, variés, qui se relancent à tout instant selon un rythme imprévisible, déroutant, malicieux.


On comprend qu’il faut entrer dans la danse, cesser de calculer et commencer à régler nos trois petits coup dans l’océan des possibles.


                                                                              F.V.