Shintaï: ça balaie avec Jacques Le Berre !

Que croyez vous qu'il se passe en suivant les balayages de Jacques Le Berre: la chute dans les étoiles, la légèreté, le poid, le déséquilibre...

Le début consistait à suivre la piste de toutes les formes De ashi baraï, à peine un déplacement compris que s'est ajouté le poid puis le relachement, puis l'énergie du petit orteil, suivi de la grande Ola d'une jambe négligente pliée et dépliée pour une caresse des metatarses. Bien entendu les chemins de travail n'ont pas manqué de pointer Okuri ashi baraï en cercle, Haraï tsuri komi ashi...

Si je devais mettre en mémoire une forme, ce serait la complémentarité entre le travail des pieds, ashi sabaki, et le travail des mains, te sabaki. La nature les voudrait en complément et jumeaux dans le mouvement final, je les ai connu cousins, en complice, les mains et surtout le déplacement shintaï ouvrant la piste au balayage.

J'étais tenté de déséquilibrer mon partenaire, vous devinez comment, je lui enfonçais le coude dans le foie, je levais son autre coude vers le haut, tout ce qu'il faut pour pour trinquer à sa santé et balayer ses appuis... si uke le voulait bien. J'ai redécouvert ce soir qu'un léger déplacement de mon partenaire, de légères ruptures dans la saisie de son judogi, me dispensait de ces vastes efforts.

L'absence de mise en jeu de la force m'a comblé de sa légèreté.

Le judo du plus léger, rapide, agile peut il être magique?  avec beaucoup d'entraînement, ce vendredi soir le prouvait.

"Il est une chose importante à comprendre à propos de shintaï. C'est que si, en randori, je suis poussé par un partenaire, je le tire un petit peu plus loin encore sans altérer ma posture, et que, si je suis tiré, je le pousse légèrement plus, sans bien sûr altérer ma posture, je déstabilise (kuzushi) alors celle de mon partenaire et il m'est facile de porter une technique. ... Au début, il est nécessaire de s'exercer suffisamment à la façon  de se mouvoir (shintaï) ainsi qu'aux ukemi. Pourtant, aujourd'hui, particulièrement pour ce qui est de l'exercice au shintaï, il est généralement insuffisant, et la tendance est de tenter de déséquilibre (kuzushi) le partenaire, ou encore de lui porter une technique directement à partir d'une situation statique."
   Jigoro Kano, sept. 1931 (cité par Yves Cadot, in L'esprit du Judo 01/2020)

le porteur de clé A.T.

Jacques Le Berre

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